Une petite présentation de Chamonix s’impose…
Enserré entre les massifs montagneux des aiguilles Rouges et du mont Blanc, dans le département de la Haute-Savoie, et malgré son air de village paisible, Chamonix a un passé pour le moins décousu.
Il suffit d’arpenter le centre ville et d’admirer la diversité architecturale pour s’en rendre compte. Avant 1860 Chamonix faisait partie du royaume de Sardaigne, qui avait pour capitale Turin. On y retrouve donc des bâtiments au style néo-classique. Apres cette date Chamonix devient Française, et là, l’art-déco s’invite à côté de toits haussmanniens typiquement parisiens… un patchwork qui fait tout son charme et qui rend la capitale mondiale de l’alpinisme, unique !
Pour être plus précis nous avons posé nos valises dans un magnifique Gîte (avec une vue imprenable sur le massif du Mont-Blanc) à Servoz, un petit village situé en amont de Chamonix, à Dix P’tit kilomètres seulement ! L’énorme avantage de réserver un gîte dans cette vallée, c’est que l’on vous donne une carte SNCF qui vous donne un droit d’accès illimité au Mont-Blanc express. Ce mythique petit train rouge relie tous les villages de cette vallée jusqu’à la frontière suisse. Plutôt pratique, surtout en cette période de l’année, où prendre la voiture là-bas peut vite devenir un cauchemar… alors pourquoi s’en priver !
Toutes les journées commençaient par le même rituel.. direction le domaine skiable des Houches, où nous avons inscrit Ennio pour ses leçons de ski. Sa première semaine de leçons. Ennio a déjà eu l’occasion de monter sur des skis pour la première fois lors d’un tournage pour gopro. Il est donc arrivé ici avec beaucoup moins de peur et d’appréhension que les autres enfants. Sa semaine de cours s’est vraiment bien déroulée, à tel point qu’il était venu passer le Piou Piou… il est reparti avec Blanchot !
Un vrai champion 🙂
Ces 2 heures de cours était l’occasion pour Tatiana et moi d’explorer un peu les environs. Mini rando, ski, ou simplement un peu de repos devant un bon café.
L’aiguille du midi
L’aventure de l’aiguille-du-midi débute en 1949, quand une dizaine d’alpinistes décident de prouver à tout le monde que l’impossible était possible. Construire un téléphérique qui partirait de Chamonix jusqu’à l’Aiguille du Midi. La Cordée a gravi la face nord de l’aiguille, avec chacun une charge de 30 kg sur les épaules, 30 kg de câble chacun… à partir du sommet , ils ont redescendu cette même face nord en rappel grâce au cordage qu’ils avaient emporté, en prenant bien soin de le faire passer au-dessus des parois rocheuses.
Une fois les 1500m de face nord dévalés, jusqu’à l’actuel Plan de l’Aiguille, ils ont « simplement » raccordé l’extrémité du câble qu’ils venaient de tendre depuis l’aiguille. La démonstration de ces pionners était faite !
Aujourd’hui vous prenez donc un premier téléphérique qui vous amène jusqu’au Plan de l’Aiguille à 2300 m, puis un second, qui vous propulse à 3777 mètres en vous faisant littéralement survoler le glacier 400 mètres au-dessus de lui et qui a conservé cette particularité technique de n’avoir aucun pylône… juste un câble et une cabine !
Si pendant le trajet vous avez la chance d’avoir le nez collé à la vitre, c’est un spectacle grandiose qui s’offre à vous, avec une vue imprenable sur la vallée de Chamonix et ses glaciers.
Arrivé au terminus, quelques pas vous suffiront pour vous rappeler que vous êtes bien arrivés en haute montagne. Comme une sorte de frontière. Comme si on vous rappelait à votre condition d’humain. L’oxygène y est 40% plus rare que sur le plancher des vaches, et si vous crapahutez un peu , vous serez vite surpris par votre essoufflement. Vraiment rien de méchant, même si j’ai déjà entendu dire que certains avaient des vertiges voire même un petit mal des montagnes.
Dans tous les cas l’enchantement prend le dessus , la vue est à couper le souffle, le temps s’arrête, l’espace d’un instant…On se sent petit, si petit…. J’ai eu la chance d’y aller à un moment où la vue était complètement dégagée avec un beau ciel azur, c’était impressionnant. On y voyait jusqu’au Cervin !
Ce matin là, je me suis levé tôt pour prendre le tout premier téléphérique, nous étions une dizaine de personnes, ce qui m’a permis de bien profiter là-bas et de prendre les photos que je voulais… un vrai bonheur… une heure plus tard c’était noir de monde !
Donc un conseil, n’hésitez pas à mettre votre réveil, le jeu en vaut la chandelle 😉
La mer de glace
Quelques milliers d’années auparavant , la Mer de Glace s’étirait jusqu’à la ville de Lyon… aujourd’hui elle mesure 7 km…
Et pour dire vrai, une partie de cette merveille m’a dérangé, et je vais vous expliquer pourquoi.
Pour y accéder nous avons laissé la randonnée de côté, vue la période de l’année , pour emprunter le mythique petit train rouge à crémaillère , le train de Montenvers.
La ligne date de 1909 et le trajet vous emporte le long d’une voie de 5 km qui serpente sur une partie de la face nord du massif du Mont-Blanc, pour vous déposer au pied de la Mer de Glace à 1913 m. Le voyage est somptueux, les panoramas exceptionnels. C’est bien simple vous en prendrez plein les yeux pendant la trentaine de minutes que dure la montée. Oui, on est très loin des performances d’un TGV, mais c’est ce qui fait tout le charme de ce voyage !
Arrivé à la gare de destination, vous reprendrez encore une bonne petite claque. Le panorama sur la Mer de Glace et à couper le souffle.
Mais comme je vous l’ai dit plus haut mon enthousiasme s’est arrêté ici . Nous voulions aller à la grotte de la Mer de Glace pour Ennio. Il avait très envie de découvrir ça et j’avoue que je n’étais pas mécontent à l’idée de le voir évoluer dans cet environnement. À partir de la gare il faut emprunter un petit téléphérique qui vous descend d’une centaine de mètres , à peu près la hauteur de la Mer de Glace dans les années 1960. De nos jours il a fallu rajouter des escaliers en acier, quelques 400 marches pour pouvoir y accéder. Vous avez tous en tête ces reportages où l’on voit des foreurs aller toujours plus vite toujours plus profond pour trouver du pétrole ! Et bien c’est l’impression que cela m’a donné.
Ce que certains voient comme une attraction à touristes (et je ne crache pas dans la soupe car nous y sommes allés également, pour mon fils. Seuls, je ne pense pas que nous aurions fait le détour), je l’ai vraiment ressenti comme un spectacle de désolation. A l’intérieur de la grotte, Il n’y a rien de « sauvage », on traverse une galerie d’une centaine de mètres de long, où des chambres, bars et autres cheminées sont taillés dans la glace… On a presque envie de leur demander de la laisser tranquille !
Donc la mer de glace et le train du Montenvers, c’est un incontournable, c’est clair… mais la grotte, ce sera sans moi .
Cette vallée recèle tellement de trésors qu’ils sont impossibles à énumérer.. et ce n’est pas non plus en quelques semaines que vous arriverez en faire le tour… à chaque saison son décor, comme partout me direz-vous, sauf qu’ici en montagne certains lieux ne sont quasiment plus, ou très difficilement, accessibles à certaines périodes de l’année.
Nous avons tout de même réussi à aller faire un tour du côté du lac vert , dont la quasi-totalité de sa surface avait gelé… créant ainsi une ambiance particulière et surréaliste.
Chamonix est une ville qui m’enchantait, m’enchante, m’enchantera toujours, été comme hiver !
Et il me tarde déjà d’y retourner 😉
2 Commentaires
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Tellement chouette de voir Chamonix à travers ton regard. J’y étais justement la semaine dernière, nous n’avons pas pu monter à l’aiguille du Midi à cause du vent, alors ton récit et tes photos me donnent encore plus envie d’y retourner 🙂
Merci beaucoup Laura ! Heureux que ça t’ait plus 🙂
C’est marrant que tu me dises ça. Je t’ai découverte il y a quelques jours (à peine) avec tes images sur les Pyrénées, qui m’ont donné une furieuse envie d’aller m’y perdre. Tu as beaucoup de talent !
Pas de chance pour l’aiguille, mais ce sera pour la prochaine fois. D’habitude c’est moi le poissard niveau météo, mais ce coup ci, je suis passé entre les gouttes 😉