Depuis tout petit l’espace et les étoiles me fascinent.

Je m’allongeais dans les champs et je me prenais à rêver d’être un cosmonaute, de pouvoir voyager dans cet infiniment grand. Plus tard quand j’ai découvert la photographie d’étoiles, j’ai trouvé ça fabuleux, ça m’est apparu comme une évidence qu’il fallait que j’essaie, que je m’intéresse à cette pratique si particulière. Contrairement à la photo numérique « traditionnelle » où vous capturez un moment, là vous capturez du temps, sur des poses pouvant aller de quelques secondes à plusieurs minutes. Quand la photo s’affiche enfin, c’est toujours le même enchantement… et cette fascination d’enfant refait surface à chaque fois !

Chacun a sa manière d’aborder et de pratiquer le sujet, ce post est juste un résumé de certains facteurs à prendre en compte.

La Météo


C’est LA condition primordiale pour espérer capturer ce qui se passe au dessus de vos têtes ! Un ciel plus ou moins dégagé (car oui quelques petits nuages ci et là peuvent donner un bel aspect dramatique à l’ensemble) mais le plus important se passe au niveau de la pollution lumineuse.

Plus vous serez proches des grandes villes plus il sera difficile, voire impossible de d’apercevoir un semblant d’étoiles.

Donc éloignez vous en le plus possible, si vous êtes à la montagne, n’hésitez pas à prendre de la hauteur, ça marche aussi !

La lune fait aussi partie de vos ennemies. Bien qu’un premier ou dernier quartier peut vous aider à éclairer légèrement votre scène (montagne, plage, collines etc…) et lui donner du relief, la pleine lune est à proscrire, car elle va littéralement bruler votre ciel, en envoyant beaucoup trop de lumière dans le capteur de votre appareil.

A noté que le « nez de chat » de la Voie lactée est visible dans l’hémisphère nord d’Avril à Septembre (et inversement dans l’hémisphère sud)

Le Boitier


Tout ce dont vous aurez besoin est un appareil photo qui vous permet des temps de pose longs (donc un mode manuel). Peu importe le modèle ou la marque.

Le top est d’avoir un boîtier qui gère assez bien la montée en Iso, plus vous augmenterez cette valeur, plus vous verrez dans noir, mais plus vos images présenteront du bruit numérique.

Si vous pouvez enregistrer les fichiers en RAW, faites-le. Ce format contient beaucoup plus d’informations qu’un fichier JPEG classique, et vous aurez bien plus d’amplitude pour traiter cette image en post production !

Les Objectifs


Pour voir les étoiles il faut ouvrir grand, très grand. Un objectif lumineux est un vrai plus.

Privilégiez un objectif qui ouvre à f2.8 ou plus. Plus votre diaphragme est ouvert , plus la quantité de lumière qui atteindra votre capteur sera importante, donc moins vous serez obligés de monter en iso pour compenser. (Donc moins de bruit sur votre photo finale)

Voici un exemple, pour comprendre les différentes ouvertures

Samyang fait de très bonnes focales fixes peu onéreuses. J’ai longtemps utilisé un 24mm f1.4 (qu’il m’arrive encore de regretter) avant de passer sur un 14mm f2.8 AF puis maintenant sur un Sony 16-35 f2.8 .

Bref , je ne vais pas vous mettre des liens de Gripsou partout, à vous de faire votre choix en fonction de vos envies, de votre budget.

Si vous voulez creuser plus en regardant des tests on vous parlera alors d’aberrations chromatiques, de coma et d’homogénéité.

exemple d’aberrations chromatiques

Exemple de coma

Honnêtement, si vous débutez et que votre unique but est de vous faire plaisir, ces aberrations ne gâcheront pas votre émerveillement à la vue de vos photos. Mais si vous comptez persévérer dans le domaine de l’astrophotographie, mieux vaux bien vous renseigner sur la qualité optique de votre futur objectif !

La Focale


Les focales de prédilections pour les images d’espace sont souvent comprises entre le 10mm et le 24mm.

J’ai une petite préférence pour le 24 plus facile à composer selon moi, mais là encore c’est une question de feeling.

Si votre but est de ne prendre que du paysage (ou un maximum d’étoiles) mieux vaut privilégier un Ultra grand angle proche du 14mm.

Le temps de pose


Là on rentre dans le vif du sujet.

Le secret d’une photo étoile réussie c’est la netteté.

Ce n’est pas un secret. La terre tourne sur son axe… et elle tourne beaucoup plus vite qu’on ne le croit.

Si votre temps de pose est trop long, votre boîtier va capter cette rotation et vous risquez de voir apparaître un début de chemin d’étoile autrement appelé « startrail »

S’il est voulu et maîtrisé, un startrail peut être magnifique, s’il n’est pas voulu, il vous fera au mieux une photo floue !

Il y a une règle, que l’on appelle « règle des 500 »

 

500/focale de votre objectif = votre temps de pose maximum

Personnellement je trouve cette méthode indigeste, même si elle reste très précise.

Je lui préfère ce tableau qui est bien plus parlant.

Là, vous avez un aperçu du champ de vision sur la Voie lactée en fonction de la focale de l’objectif choisi et du temps de pose maximal correspondant !

exemple d’un temps de pose trop long

exemple d’un startrail « réussi »

exemple d’un panorama (28 photos)

La mise au point


On a souvent tendance à dire qui faut faire le point en manuel. C’est pas faux,  tournez la bague sur l’infini. Mais attention, l’infini est souvent situé un poil avant ou après le marquage de votre objectif. Les boîtiers récents qui embarquent un « focus peaking » vous seront d’une grande aide ! Mais dans tous les cas il faudra faire 2 ou 3 tests puis zoomer dans la photo que vous venez de prendre pour vous assurer que les étoiles soient bien nettes.

Si vous voulez essayer l’Autofocus, faites-le ! J’ai eu de très bonnes surprise avec le Samyang 14mm AF qui accroche très souvent juste du premier coup ! Pareil avec le 16-35 f2.8 de Sony.

La Stabilisation


Un trépied (ou tripod) est tout simplement indispensable ! Le moindre mouvement de l’appareil aura pour conséquence de flouter votre photo.

De même l’impulsion de votre doigt sur le déclencheur aura le même effet. Mieux vaut donc avoir recours au retardateur ou à une télécommande à distance.

Une dernière chose… Si votre boîtier dispose d’une stabilisation mécanique du capteur, désactiver la.

Les électroaimants qui maintiennent sa position sont constamment en mouvement, ce qui provoque des micros vibrations et vous feront perdre de la netteté.

C'est en pratiquant qu'on apprend !


Comme souvent en photographie, il n’y a pas de réglage parfait. Il faut tester et voir ce qui marche le mieux / ce qui vous plaît le plus.

Une fois votre trépied en place, paramétrez votre boitier en fonction de votre objectif (essayez de prendre en compte les tableaux que je vous ai mis au dessus)

Pour commencer , si vous ne connaissez pas bien votre boîtier, j’aurai tendance à dire qu’il vaut mieux ne pas hésiter à pousser un peu les iso pour faire quelques tests, puis les redescendre progressivement jusqu’à arriver à un niveau de bruit acceptable. Il y aura certainement une paire de « déchets » avant d’arriver au résultat que vous visez, mais comme on dit : C’est en forgeant qu’on devient forgeron 🙂

Voilà j’espere que tout ceci vous aura (un peu) été utile !

Maintenant c’est à vous de jouer 😉